Sortie du nucléaire accomplie fin 2022

Depuis le début du 21ème siècle, trois dates déterminantes ont conduit l’Allemagne vers l’abandon total de l’énergie nucléaire.

AtG 2002 : La coalition des sociaux-démocrates et des Verts convient de sortir à terme de l’énergie nucléaire sans fixer de date précise. Le gouvernement décide d’attribuer au parc nucléaire un quota de production autorisée de l’ordre de 2600 TWh (soit environ 15 fois la production de l’année 2000) à distribuer entre les centrales. Selon cette loi, la fin du nucléaire interviendrait autour de l’année 2020.

AtG 2010 : Le nouveau gouvernement chrétien-démocrate d’Angela Merkel fait le choix de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires au-delà des 35 ans en accordant un quota supplémentaire de production de 1800 TWh, repoussant ainsi la fin du nucléaire vers 2030-2035.

AtG 2011 : Le 11 mars 2011 une catastrophe advient à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Le gouvernement décide d’accélérer le processus de sortie du nucléaire. Huit centrales sur dix-sept sont fermées avant la fin de l’année 2011. Un calendrier jusque fin 2022 pour l’arrêt des neuf autres centrales est établi.

Comment lire ce graphique ? Par exemple pour la centrale de Philippsburg2, en 2002 un quota de production lui est accordée, lui permettant de fonctionner jusque 2018-2019. La loi de 2010 lui octroie un quota supplémentaire de production, d’où une fermeture repoussée à l’année 2031. Mais suite à Fukushima, la nouvelle loi de 2011 décide que cette centrale devra fermer en décembre 2019.

Un vigoureux et long bras de fer juridique s’est bien entendu engagé alors entre le gouvernement et les exploitants des centrales (E.ON, EnBW, Vattenfal et RWE) : en mars 2021 un accord d’indemnisation d’environ 2,4 milliards d’euros de la filière nucléaire est signé, celle-ci s’engageant en contrepartie à abandonner toutes procédures juridiques.

Quant au sujet des déchets radioactifs, un accord était intervenu en 2017. Moyennant le versement par les énergéticiens nucléaires d’environ 24 milliards d’euros à un fonds public, les responsabilités sont clairement distribuées :

  • il est confirmé que les exploitants ont en charge l’arrêt de leurs centrales, leur démantèlement puis le colisage des déchets radioactifs,
  • l’Etat fédéral prend la responsabilité technique et financière de la gestion, l´entreposage et le stockage définitif des déchets radioactifs.